5 jours sur l’île d’Elbe, itinéraire

Notre itinéraire

Ah l’ile d’Elbe ! A part Napoléon, elle ne m’évoquait pas grand-chose et je dois même avouer qu’avant ce séjour, je n’aurai pas su la situer précisément. Mais alors comment nous sommes nous retrouvés à passer 5 jours sur cette île me direz-vous ?

Je cherchais à compléter notre séjour terrestre en Toscane et Ombrie par un séjour offrant de belles opportunités de bains de rêve, condition désormais sine qua non de mes vacances d’été. La côte Toscane n’est pas tellement réputée pur ces belles plages qui, sans attendre qu’elles soient sauvages tout du moins peu fréquentées. Pour moi, les plus belles plages sont côté Adriatique, dans les Pouilles notamment que nous avons arpentées pendant 3 semaines l’été dernier. J’avais donc peur d’être déçue et suis partie à la recherche d’une autre alternative balnéaire non loin de la Toscane…

C’est donc dans les cadres de ces recherches que j’ai découvert que la Toscane qui en plus de de figurer parmi les régions les plus riches d’Italie sur un plan culturel et architectural disposait aussi d’un très grand archipel.

L’île d’Elbe est donc une île italienne située dans le parc national de l’archipel toscan, dans la mer Tyrrhénienne. Plus exactement elle se situe entre la Corse à hauteur de Bastia et la côté Toscane à hauteur de Piombino. Et c’est là que nous avons décidé de terminer notre road trip italien cette année !

Jour après jour

Voilà 2 semaines que nous parcourons la Toscane et l’Ombrie et après 2500km parcourus (en voiture et presque autant à pied… bon là j’exagère un peu sans doute mais pas tant que ça 😉), 25 villes & villages visités, presqu’autant de Duomo, Cathédrales, abbayes et musées en tout genre, il me fallait voir LA MER!!!!

Et j’attends bien que l’île aux près de 300 plages étalées sur 147km de côtes tienne ses promesses !

Jour 1 – une arrivée en demi-teinte…

La traversée ainsi que l’entrée dans les lieux de notre B&B se sont très bien passés et nous n’avons qu’une hâte : partir à la découverte des plages de l’île !

Nous sommes le 12 septembre, la saison touche à sa fin et nous espérons bien profiter du calme après la tempête car n’oubliez pas que l’île est très très très touristique en pleine saison, fréquentée principalement par des italiens suivis des allemands, suisses et néerlandais. L’île est finalement peu connue des français…

Capo Bianco… sans nous !

Sur les conseils de notre hôte qui nous a indiqué les plus belles plages de l’île, nous prenons donc la route en direction de Capo Bianco situé à 30 minutes de notre logement.

A cet endroit se trouve une concentration de plages réputées mythiques de part la couleur de l’eau dû en partie au contraste de celle-ci avec les galets d’un blanc éclatant. Le fait qu’elle soit protégée du vent par la falaise, accessible facilement et dotée d’un grand parking la rend très populaire et donc très fréquentée. Mais nous sommes hors saison et on se dit que ça va le faire !

En effet, arrivés au parking, ça le fait, il y a de la place même en plein milieu d’après-midi. En revanche, les prix ne sont pas hors saison eux… 12€ quelque soit le temps que l’on souhaite rester. Bon et ensuite ? Ensuite 15€ le parasol et les transats car la plage est majoritairement privatisée. OK. Donc je n’ai pas encore mis un orteil dans l’eau que j’ai déjà déboursé 27€ et pour quoi ? le droit de me baigner !?! Je sais que c’est courant la pratique des parasols & transats en Italie mais jusque là j’avais toujours trouvé des alternatives, un banc de sable non privatisé plus imposant que celui-ci ou encore un rocher que sais-je !

J’ai tellement envie de découvrir Capo Bianco que je suis prête à céder, Fred non, donc nous rebroussons chemin à la recherche d’une plage plus sauvage, moins bling bling, appelons-la comme on veut mais il me tarde de la trouver…

Une bonne alternative… Secccione.

Après quelques minutes de recherche sur mon téléphone, j’en trouve une autre non loin d’ici qui semble répondre davantage à nos critères : la plage de Seccione, pas aménagée du tout est réputée peu fréquentée car il faut emprunter un escalier de 120 marches environ (à l’aller ça va toujours mais pour le retour il faut y penser si on a des problèmes de genoux ou tout simplement des enfants en bas âge). Mais nous sommes jeunes, vaillants et sans enfants donc nous nous lançons. Nous découvrons alors presque ce que nous cherchions, le calme, la tranquillité et une eau claire même si la plage n’est pas tout à fait à la hauteur de mes espérances en venant sur l’île d’Elbe…

Mais… c’est Saint Trop’ ici ?!

Après quelques bains de mer jusqu’au soir, nous repartons pour l’hôtel nous doucher puis ensuite rejoindre Porto Azzuro pour diner.

Porto Azzuro est un village typique de pêcheur et je me vois déjà déguster mes pates aux fruits de mer à la terrasse d’un restaurant dans une petite ruelle escarpée ou face à la mer.  

Nous arrivons en voiture à proximité du port et je me rends compte qu’il va falloir les mériter ces pates ! Tous les parkings payants ou gratuits affichent complets, nous sommes nombreux à tourner encore et encore, pendant près de 45 minutes. Je n’ose même pas imaginer ce que c’est en plein été !!! La tension monte dans la voiture. Je suis toujours l’organisatrice de nos vacances car j’adore ça et Fred, lui, se laisse porter mais là il y a du reproche dans l’air… « mais où nous as-tu emmené… ?», je vous épargne la suite 😉 Une fois cette satanée voiture garée, nous nous enfonçons dans le village à la recherche d’une terrasse sympa… il y en a mais elles sont toutes blindées et les rues sont vraiment très fréquentées de gens, qui comme nous, ont visiblement décidé de manger des pates aux fruits de mer sur une jolie terrasse d’une petite ruelle escarpée, c’est ça d’être original dans la vie…

A ce moment même nous ne craignons qu’une chose : moi de me retrouver dans un truc à touriste pas bon et cher, Fred de ne simplement pas manger du tout. Le conflit reprend donc entre celui prêt à tourner encore 1h pour bien manger sans se faire arnaquer et celui qui souhaite manger maintenant… Ahhhhh nous trouvons finalement une place en terrasse, le lieu est sympa, la carte un peu chère mais en zieutant l’assiette de mes voisins, la qualité semble être au rendez-vous. On tente et nous ne sommes ni émerveillés ni déçus, c’est le principal.

De retour à l’hôtel, je réalise que nous ne nous sommes pas rendus dans une destination que je qualifie de « facile », c’est-à-dire une destination dans laquelle lorsque l’on arrive hors saison tout est beau et tout est simple. Ici, ce n’est pas le cas même à la mi-septembre. Je prends conscience qu’en plein été, cette île doit concentrer tout ce que je déteste : une population jet set de mauvais goût, du m’as-tu vu en veux-tu en voilà, et des gens moins fortunés venus les admirer, des plages certes belles mais hors de prix, des galères pour se déplacer, se garer et bien manger.

Cependant je sens qu’elle a quelque chose à offrir de plus. L’île est assez vaste après tout et sur 300 plages, il y en a bien 2 ou 3 qui trouveront grâce à mes yeux quand même ?!

Ce soir-là, je veillerai donc jusqu’à 1h du matin parcourant tous les articles de presse ou de blog sur l’île d’Elbe. Tous mes talents d’organisatrice (en toute modestie 😉) avaient été concentrés sur l’organisation du road trip en Toscane et Ombrie tant il y avait à visiter là-bas et je pensais vraiment la visite de l’île plus « facile ». Mais ce n’est pas grave, nous sommes prêts maintenant.

Jour 2 : Cotoncello, Sansone et diner semi gastro à Portoferraio

C’est donc avec cette fois un solide programme en poche que nous repartons à la conquête de bains de rêve.

Cap sur la petite plage de Cotoncello située dans le golfe de Sant’Andrea. A l’arrivée, un soulagement !  Cette petite plage forme une piscine naturelle et dispose d’une petite plage de sable mais aussi de falaises de granit blanc poli un peu plus loin sur la gauche lorsque l’on est face à la mer. Ces falaises forment alors de grands espaces plats où il est possible de s’installer. L’eau y est claire et particulièrement poissonneuses, nous nous régalons ! Ce moment passé ici figure parmi mes plus beaux souvenirs de l’île.

Nous avons finalement passé plus de temps que prévu à Cotoncello, le reste du programme au sud-ouest de l’île n’est donc plus tenable et nous sommes à plus d’1h de route de l’hôtel. Nous mettons donc le cap sur la plage de Sansone qui se trouve sur la route du retour. Elle figure parmi les plus belles plages de l’île et est aussi réputée que Capo Bianco, on craint alors le pire mais le prix du parking est déjà beaucoup plus raisonnable et surtout on paye à l’heure ici donc ça sent déjà moins le business… Sansone c’est la plage que l’on voit partout sur l’île sur les publicités pour un parfum et elle a vraiment l’air superbe, c’est la raison pour laquelle nous l’essayons quand même. La plage est effectivement magnifique, l’eau y est superbe. Il y a du monde certes mais nous trouvons un espace non privatisé en descendant sur la droite près du joli rocher.

Nous avons préféré ce que nous considérons être un moment privilégié à Cotoncello car il y avait vraiment peu de monde mais nous avons tout de même apprécié Sansone au cadre exceptionnel. Pour cette dernière, je conseille de venir tôt le matin pour l’apprécier pleinement. 

Pour nous éviter une expérience similaire à celle de la veille pour le diner, nous avons cette fois réservé dans un restaurant de Portoferraio et avons décidé de nous faire plaisir dans un restaurant au-dessus du budget habituel mais tellement plébiscité sur internet et par des français qui plus est ! Il s’agit de l’Osteria Pepenero dont la cuisine est principalement accès sur les poissons et les fruits de mer.

Nous choisirons le menu dégustation en 4 plats qui seront accompagnés d’amuses bouches salés et sucrés avant, pendant et après. Un diner sur une jolie terrasse romantique à l’écart de la foule et presque digne d’un étoilé en quasi 7 services si l’on compte les amuses bouches (130€ à deux avec 1 bouteille + 1 verre de vin).

C’était certes un peu cher mais au sortir de la rue si calme de notre petit restaurant, nous nous réjouissons d’avoir diner ici.  A deux pas de là on dirait une kermesse sur la place principale de la ville avec des châteaux gonflables, de la très mauvaise musique et des gens qui racolent pour que l’on vienne manger chez eux. On décide alors de longer le port mais là ce n’est pas mieux… des yachts, combles du mauvais goût selon nous et encore de la musique pas à notre goût dirons-nous pour paraitre tolérant et ouvert.

Jour 3 : Laconella, la sauvage & Fetovaia au cœur d’une végétation typique du maquis méditerranéen

Le lendemain, toujours dans le cadre de notre quête de plage sauvage aux eaux translucides et aux fonds marins pleins de richesses, nous décidons de nous rendre sur la plage de Laconella. Située non loin de celle de Lacona, la plage de Laconella a la réputation d’être bien moins touristique et pour cause… il est presque impossible d’y garer sa voiture à proximité sans se prendre une prune ! En effet il existe 4 places autorisées à l’entrée du sentier qui y mène mais ce jour là les étoiles étaient assez alignées pour nous en laisser 1 à notre arrivée ! Oh chance et bonheur. Cela vaut donc la peine d’essayer surtout hors saison et sinon vous pouvez vous garez plus loin et compter sur vos jambes 😉 Pas de trucs et astuces à vous donner désolée car nous n’avons du coup pas eu à chercher d’alternative.

Quoi qu’il en soit, elle a tenue ses promesses car nous y étions presque seuls et ce fut un vrai plaisir de profiter de ses eaux crystallines & calmes coincées entre le promontoire de Punta della Contessa et le Capo Fonza.

Dans l’après-midi, nous avons testé la plage de Fetovaia, une plage réputée encore une fois pour la transparence de son eau, son sable doré et aussi pour son cadre absolument magnifique. Nous sommes cependant un peu méfiants care il s’agit encore une fois d’une plage aménagée (décidément le fléau de l’île d’Elbe…) et très fréquentée. Nous lisons qu’après le ponton l’endroit y est plus calme. Nous décidons de ne pas prendre de risque et nous garons le long de la route un peu avant l’entrée de la plage (il y a des espaces pour cela) avant de « dévaler » la pente pour nous baigner directement en sautant des rochers. Nous étions par conséquent réellement seuls, en bas du maquis, sur notre rocher et admirant entre 2 plongeons la très belle plage de Fetovaia sur notre droite.  Ne tentez cette aventure que si vous êtes en basket !

Décidément encore une belle journée sur l’île d’Elbe et de beaux bains de rêve !

Jour 4 : à la découverte une épave sous-marine et coucher de soleil sur la Corse

Nous reprenons la route pour nous rendre une fois de plus à l’opposé de l’île, cette fois jusqu’à la plage de Pomonte.

Peu importe les kilomètres, aujourd’hui nous partons à la découverte d’une épave sous-marine accessible facilement en snorkeling car située à seulement 50m de la plage environ et à 12m de profondeur.

Une grande première pour nous, notre première épave ! 

L’Elviscot a chaviré le 10 janvier 1972 et bien que l’accident n’ai fait aucune victime, l’appréhension de voir surgir un fantôme nous traverse plus d’une fois l’esprit. Mais le clou du spectacle se sont les milliers de poissons bleu argentés dont la danse fait apparaître comme des milliers d’étoiles scintillantes grâce aux rayons du soleil. Ce n’est pas tous les jours que le ciel et l’océan fassent se rencontrer ce qu’ils ont de plus beau…

Nous avons tellement apprécié notre sortie snorkeling à Pomonte que nous n’avons plus que ce mot à la bouche ! Heureusement, pendant mes recherches des plus belles mais aussi des plus tranquilles plages de l’île, j’ai sélectionné celles à la réputation d’être particulièrement poissonneuses.

L’après-midi, nous décidons donc de nous rendre à la plage de Biodola, reliée à la plage voisine Scaglieri par un passage à travers les rochers. La plage de Biodola est très étendue et franchement magnifique, du sable fin, une eau translucide, enfermée dans une anse à la végétation luxuriante, un vrai bonheur. En revanche, comme beaucoup, celle-ci est aménagée, j’entends par là transats et parasols…

Vous pouvez également emprunter le “Sentiero della Salute” (sentier de la santé) qui commence à gauche de la plage de Biodola pour accéder à deux petites plages très sauvages, celle de Lamaia et de Porticciolo et, encore plus loin, à Procchio.

Après avoir joué les explorateurs, nous décidons de terminer cette belle journée par un coucher de soleil sur la Corse depuis l’Italie… depuis le petit village de Chiessi. Il s’agit d’un petit village typique composé de petites maisons blanches reliées par un dédale de ruelles étroites qui mènent au bord de mer. Eloigné des sentiers touristiques de l’île, cet endroit est un petit havre de paix, c’est d’ailleurs là que je vous recommande de loger si vous recherchez le calme.

Jour 4 : ascension du mont Capanne et ultime bain de rêve parmi les poissons

Dernier jour sur l’île, nous décidons de nous adonner à des activités plus terrestres aujourd’hui et prenons la route en direction du Mont Capanne, le plus haut sommet de l’île situé à 1019m d’altitude.

Lorsque le ciel est dégagé, le Mont Capanne offre un panorama sublime : des montagnes couvertes d’un maquis méditerranéen et ourlés de plages et criques aux eaux crystallines.

On y aperçoit la corse également la Corse ainsi que d’autres iles composant l’archipel Toscan.

Pour y accéder, il existe deux solutions : la randonnée ou le très original télécabine. Très original pourquoi ? Car il s’agit plutôt de petites cages à oiseaux que de télécabines comme on en trouve au ski.

Par chance, il faisait beau et nous avons pu apprécier la vue imprenable qu’offre le Mont Capanne entre terre et mer. Je vous le conseille vraiment !

Plus tard dans l’après-midi, nous avons choisi de nous rendre à la plage des Ghiaie réputée pour ses fonds marins riches en poisson et donc idéal pour le snorkeling ! La plage est très proche du centre-ville et ce n’est pas la plus belle mais il s’agit d’une zone de sauvegarde biologique, l’eau y est très claire et côté poissons nous avons été servis 😊

Notre découverte de l’ile d’Elbe s’arrête ici mais alors qu’en avons-nous finalement pensé ?

Même si le début du séjour fut mitigé nous en gardons un très bon souvenir. Nous n’avions tous simplement pas pris le temps de préparer ce séjour car nous la pensions un peu plus sauvage…

Si on ne fait pas l’effort de sortir des sentiers touristiques, on a vite fait de se retrouver collé serré à son voisin sur la plage et à tourner un moment avant de trouver une table où diner.  

Alors si je ne devais donner qu’un seul conseil pour un séjour réussi sur l’île d’Elbe : il est impératif de s’y rendre hors saison !  Autrement préférez la Corse…